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BRUSSELS 2025
BRUSSELS 2025

Edité par la Fondation pour les Arts, en collaboration avec visit.brussels, le guide culturel annuel de Bruxelles revient en librairie, offrant en avant-première une découverte des manifestations culturelles majeures de la capitale au cours de l’année 2025. A l’heure du numérique omniprésent, BRUSSELS 2025 réaffirme le plaisir d'un agenda papier riche, inspirant et axé sur la culture bruxelloise. Une «Hotlist 100» y rassemble cent idées de sorties culturelles, sélectionnées pour leur originalité et leur qualité par huit journalistes passionnés. Expositions, spectacles, festivals, concerts, mais aussi lieux cachés ou étonnants, y sont repris pour éveiller la curiosité et sortir des sentiers battus. Un calendrier, mois par mois, complète l’ouvrage. Destiné aux Bruxellois comme aux expatriés et visiteurs de la ville désireux d’explorer la capitale sous un nouveau jour, BRUSSELS 2025 est l’outil idéal pour ne pas manquer l’essentiel des événements et découvrir la ville autrement. En prime pour cette nouvelle édition 2025, le guide est agrémenté de nombreuses photos originales ainsi que de dessins humoristiques exclusifs de Michel Van Dyck. Publié en anglais, ce guide est vendu en librairie.

Article mis en ligne en décembre 2024

Petit Larousse Illustré 2025
Petit Larousse Illustré 2025

A la fois dictionnaire de langue et dictionnaire encyclopédique à l’illustration abondante et variée, le Petit Larousse Illustré célèbre ses 120 ans avec son édition 2025, qui reprend plus de 64.500 mots, 28.000 noms propres, 125.000 sens, 20.000 locutions, 2.000 régionalismes et mots de la francophonie, 5.500 cartes, dessins et photographies, et 150 planches illustrées.

Parmi les nouveaux mots que l’on trouve dans cette édition 2025 : désanonymiser (supprimer le caractère anonyme de données informatiques personnelles, mettre fin à leur anonymisation, dans un cadre légal (enquête judiciaire) ou délictuel (piratage), patrimonialiser (classer, à la suite d’une décision juridique ou politique, un site, un bien, une espèce ou une pratique au patrimoine culturel ou naturel, afin d’assurer leur préservation et leur mise en valeur), visibiliser (rendre visible quelqu’un, quelque chose, notamment une catégorie de population jusque-là soustraite au regard ou passant inaperçue dans l’espace public, peu représentée dans la vie professionnelle, ou un phénomène social longtemps occulté), agrotoxique (se dit d’une substance utilisée en agriculture et présentant un certain degré de toxicité pour l’environnement, les organismes vivants et la santé - pesticide, herbicide, engrais, etc.-), polluant éternel (nom donné aux PFAS, en raison de leur persistance dans l’environnement, estimée à plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’années), trottinettiste (personne se déplaçant à trottinette), point nemo (point de l’océan le plus éloigné de toute terre émergée, situé à équidistance entre la pointe sud de la Nouvelle-Zélande et le cap Horn, où l’on envoie des vaisseaux ou des satellites spatiaux en fin de vie), mycobiote (part du microbiote composée de champignons unicellulaires). Et au chapitre des mots de la francophonie figurent, entre autres, traitillé (Suisse - trait discontinu fait d’une succession de petits traits), se repatrier (Afrique de l’Ouest - retourner volontairement dans son pays, pour s’y installer et y travailler).

Cette année, une quarantaine de nouvelles personnalités font leur entrée dans le Petit Larousse comme, par exemple, le physicien français Pierre Agostini, l’actrice franco-belge Virginie Efira, la chanteuse américaine Beyoncé, le rugbyman français Antoine Dupont, le photographe belge Harry Gruyaert, le cinéaste iranien Jafar Panahi, l’écrivain américain Richard Powers ou encore l’acteur français Omar Sy. Le Petit Larousse Illustré 2025 est vendu en librairie et est également disponible en version numérique avec plus de 80.000 mots.

C.F.

Article mis en ligne en mai 2024

Numérisation de la presse quotidienne belge
Numérisation de la presse quotidienne belge

KBR (Bibliothèque royale de Belgique) lance un projet de numérisation de la presse quotidienne belge qui va permettre de doubler l’offre actuelle de son interface BELGICA PRESS. Ce projet, financé sur fonds propres, offrira au public la possibilité de consulter des journaux belges en ligne de la deuxième moitié du 20e siècle. Ce sont plus de 4 millions de pages qui seront numérisées d’ici 2027 pour venir multiplier par deux l’offre actuelle de BELGICA PRESS et l’étendre à la période 1951–1989.

Aujourd’hui, le portail regroupe 136 titres de quotidiens belges couvrant la période 1814-1950 conservés à KBR. Deux titres vont un peu plus loin : 1970 pour le journal Le Soir et 1982 pour le Drapeau rouge. La sélection des titres numérisés est basée sur un souci de représentativité géographique, philosophique, idéologique et linguistique. Certains projets réalisés avec des partenaires ont en outre permis d’inclure dans le corpus initial des titres de la fin de la période française (1814-1815) et de la période hollandaise (1815-1830). Grâce au procédé OCR (Optical Character Recognition), le portail propose 3.952.430 pages accessibles en ligne en mode plein texte. Tous les documents publiés, jusqu'à l'année 1918 incluse, sont librement accessibles, de même que les titres sous droits pour lesquels KBR dispose d’une autorisation expresse de la part des ayants droit.

Le projet couvrira les années 1951 à 1989. L’année 1989 est la date limite, car à partir de 1990, les éditeurs de presse ont commencé à produire leurs matrices au format numérique. Certains disposent d’archives numériques, d’autres pas. La période après 1989 devra donc faire l’objet d’une analyse spécifique. Dans le cadre de ce projet, la Bibliothèque royale de Belgique travaille avec un prestataire de services de numérisation : la firme néerlandaise GMS; cette entreprise a été retenue au terme d’un appel d’offres général au niveau européen.

Article mis en ligne en mai 2024

KBR et Google Books
KBR et Google Books

Dans le cadre d’un partenariat conclu en 2022, 100.000 ouvrages de la Bibliothèque royale de Belgique (KBR) vont être numérisés et libres d’accès dans les années à venir via Google Books et via BELGICA, la bibliothèque numérique de KBR. Une collaboration qui permettra d’augmenter considérablement le nombre d’ouvrages des collections de KBR disponibles en ligne d’ici 2026. Ce partenariat permettra d’accélérer le processus de numérisation des collections de KBR et d’élargir la diffusion du patrimoine national, un objectif important pour les musées et institutions scientifiques fédéraux en Belgique.

Parmi les quelque huit millions de documents conservés à KBR, les ouvrages concernés par le projet Google Books couvrent la période allant du 17e siècle à la fin du 19e siècle. Ils témoignent de la grande richesse et de la diversité des collections de KBR, traitent de tous les aspects de la société belge et vont même au-delà des frontières nationales.

Ces collections comptent, entre autres, de nombreux ouvrages documentant l’histoire de la naissance de la Belgique, certains ouvrages remontant d’avant l’indépendance de la Belgique. C’est le cas de séries de pamphlets relatifs à la Révolution brabançonne, de la fin du 18e siècle, conservées parmi les riches collections de la Réserve précieuse de KBR. Tous les domaines sont représentés dans ce corpus très hétéroclite, qui documente parfois sur des thématiques inattendues et où les sciences médicales ne sont pas en reste, comme en témoigne le «Traité complet sur la maladie scrophuleuse et les différentes variétés qu’elle peut offrir» publié à Bruxelles en 1833. Sans compter une vaste sélection de nombreux atlas et de nombreux ouvrages italiens, espagnols, allemands, ou français, dont certains richement illustrés. C’est le cas, par exemple, de la magnifique édition des Chroniques de Jehan Froissart, publiées à Paris en 1881.

Les premiers livres des collections de KBR ont été transférés vers le site de numérisation européen de Google Books à la mi-mars 2024.

KBR a donc rejoint d’autres institutions en Belgique ayant également conclu des accords de ce type avec Google Books, comme la bibliothèque de l’Université de Gand (Universiteit Gent), la bibliothèque patrimoniale Hendrick Conscience à Anvers, les bibliothèques universitaires de Louvain (KU Leuven), ainsi que d’autres grandes bibliothèques universitaires étrangères travaillant avec Google Books comme celles de Harvard, Stanford et Oxford.

M.VD.

Photo : Les Chroniques de Jehan Froissart – Hachette et Cie.

Article mis en ligne en mars 2024

Les Super Héroïnes de l’Histoire
Les Super Héroïnes de l’Histoire

La maison d’édition Quelle Histoire propose aux enfants d’aller à la rencontre des grands personnages et des grands événements de l’Histoire au sens large, en découvrant, au travers de BD, des thématiques et des univers variés, allant des plus terribles conquérants aux artistes les plus raffinés en passant par les scientifiques les plus notoires. Comme en témoigne notamment la nouvelle bande dessinée Les Super Héroïnes de l’Histoire.

Cette BD valorise des femmes de tout horizon en proposant un panel diversifié de dix personnages féminins qui ont marqué différentes époques et se sont forgé un destin exceptionnel. Et ce, pour rappeler aux enfants que la volonté n’a pas de limite d’âge ou d’origine sociale. Boadicée la reine celtique des Icènes, l’impératrice chinoise Wu Zetian, Jeanne d’Arc, Olympe de Gouges, la scientifique Marie Curie, Marie Marvingt, Lucie Aubrac, Rosa Parks aux USA, Simone Veil et Valentina Terechkova sont les dix héroïnes figurant dans l’ouvrage. Quatre pages sont consacrées à chacune d’elles. Jeanne Frémont et Mathilde Sadoué sont les auteures des textes. Les illustrations sont l’œuvre de Bruno Wennagel et Mathieu Ferret. A lire de 8 à 88 ans !

L.B.

Article mis en ligne en mars 2024

Passé Inaperçu
Passé Inaperçu

Parution aux Editions Lamiroy du livre «Passé Inaperçu» : le premier roman de Luc Dratwa, photographe de renon qui est à présent passé à l'écriture. Ses œuvres photographiques ont été exposées dans le monde entier. Et dans son premier roman, mettant en scène un photographe, il manie les mots tout comme l’image. Précision et justesse sont de mise.

«Passé Inaperçu» est un livre dont l'auteur nie l’autobiographie même si le personnage principal est lui-même photographe. Un suspense haletant avec des développements inattendus !

Des villes : Bruxelles – où Luc Dratwa vit actuellement –, Paris, New York et bien d’autres. Des vies : celle d’Emma, la sienne et d’autres encore. Des destins faits d’opposés qui s’attirent, qui se rencontrent et qui, parfois, se perdent. Un couple face à lui-même et face aux autres. Le monde de l’image, celui de l’ascendance, celui de la réflexion, de la pensée. Des rencontres furtives ou profondes. De la passion. De l’amour. De l’amitié. Des voyages, celui d’une vie. De quelques vies. Des portes qui s’ouvrent et qui se ferment, des destins qui se croisent, qui s’éloignent et qui disparaissent pour en laisser naître d’autres. Et un passé bien enfoui. Un passé qui aurait pu ne jamais exister.

Petit extrait du roman : «l’Individu (1) me mit dans les mains un magnifique Rolleiflex, et dans la foulée, l’œil à l’objectif. Je ne l’ai plus jamais enlevé. Il m’apprit à peu près tout ce qu’il savait sur son art, mais aussi sur les femmes. Ce furent probablement les années les plus palpitantes de ma vie. Je lui dois mon éclosion, au printemps de mes jours. Quelques années plus tard, Renaud quitta la Belgique pour s’installer dans le sud de la France. Son départ me fut pénible et le Yashica 6 × 6 qu’il m’offrit pendant que les déménageurs empilaient ses cartons ne suffit pas à circonscrire mon désarroi. Je perdais mon voisin, mon maître et mon ami. Bien sûr, nous nous sommes jurés de nous revoir, à tout le moins de rester en contact. Bien sûr, cela s’est passé autrement. Je n’ai jamais plus ni vu ni entendu Renaud».

(1) = surnom donné à Renaud, le nouveau voisin arrivé dans l'immeuble.

Article mis en ligne en octobre 2022

La cave à vin de Staline
La cave à vin de Staline

Thriller sur le thème du vin, publié aux Editions Luc Pire, «La cave à vin de Staline», est l’histoire vraie d’une chasse au trésor et un voyage, parfois difficile, dans le microcosme du vin haut de gamme. De Sydney en Australie à Tbilissi en Géorgie, en passant par Paris, les vignobles de Bordeaux et l’emblématique Château d’Yquem (en Gironde), ce livre retrace les pérégrinations d’une cave à vin exceptionnelle. Une cave souterraine, riche de plus de 40.000 bouteilles millésimées – dont plus de 200 bouteilles de Château d'Yquem – ayant appartenu au dernier tsar de Russie, Nicolas II et à son père Alexandre III. Un trésor vinicole récupéré par Staline qui l'a caché en Géorgie pour éviter qu’il ne soit confisqué par Hitler. Il sera retrouvé, un demi-siècle plus tard, par un couple de marchands de vins australien… Un récit passionnant dont les auteurs sont John Baker, un important négociant en vin en Australie, et Nick Place, menant une carrière journalistique dans divers médias.

A la fin des années 1990, John Baker – pourvoyeur de vins rares et anciens de qualité – reçoit une mystérieuse liste de vins valant plusieurs millions de dollars. Cette liste se révéla être le catalogue complet des vins du tsar Nicolas II. Propriété de l’Etat après la révolution russe de 1917 – au cours de laquelle Nicolas II et toute sa famille furent exécutés – et, ensuite, emportées par Josef Staline, qui craignait un pillage de l’armée nazie, les bouteilles furent transférées dans un vignoble géorgien isolé lors de la Seconde Guerre mondiale. John Baker prit la décision de se lancer dans une aventure potentiellement dangereuse en Géorgie pour retrouver ces bouteilles, valider leur authenticité et tenter de les transporter jusqu’à une grande maison de vente aux enchères à Londres.

D.T.

Article mis en ligne en septembre 2022

Les Secrets de Knokke-Le Zoute
Les Secrets de Knokke-Le Zoute

Le livre «Les Secrets de Knokke-Le Zoute» de Alain Zenner est paru chez Altura Editions.

Alain Zenner est juriste. Il s’est attiré la sympathie de la majorité d’entre nous lorsqu’il a été attaqué par une brute épaisse, entouré d’une bande de dangereux primaires. Un jour, ils ont même envahi mon studio à la RTBF Liège. Je ne me suis pas laissé faire.

Aujourd’hui, il vit calmement et prend le temps d’écrire. Son dictionnaire de Knokke, ville que je connais par cœur depuis l’enfance, me laisse dubitatif. Le titre est accrocheur : Les Secrets de Knokke-Le Zoute. Or, cette station balnéaire unique en Europe n’a pas de secrets. Elle se livre sans fards. Telle une jolie femme, certaine de sa séduction. Elle n’a rien à cacher. Aucun secret n’est révélé. Les entrées qu’il suggère sont finalement connues de tous les habitués. Dès les premières pages, on retient une jolie variation sur le hasard, ce phénomène poétique qui peut changer la vie.

On se réjouit que l’auteur aime les babeluttes, cette divine friandise de notre littoral, avec une pensée gourmande pour les boules de Berlin en voie de disparition. Alain Zenner, homme cultivé, met en valeur l’excellent ouvrage de Jean-Baptiste Baronian Le vieux Nord. On se réjouit qu’il épingle les prouesses de Fabrice Veuillemin dans sa superbe maison de bouche Bel Etage. En revanche, on peut regretter l’absence de l’Esmeralda. Comment ne pas être sensible au Damse Vaart, ce canal instauré par Napoléon doit son charme aux peupliers qui le bordent, immobiles comme des sentinelles.

Sans jouer au censeur, soulignons que le Bœuf sur le Toit, dirigé par Jean Omer, n’était guère dans les caves du Théâtre de la Gaité, à l’instar de Chez Paul au Gaity, mais à la rue du Bastion, à côté du Théâtre Molière, à la façade aux cariatides, aujourd’hui démoli. Cela dit, la direction des deux clubs était une association. Une camionnette faisait la liaison avec les attractions programmées dans le haut et le bas de la ville.

Je dois à Alain Zenner la découverte d’une adresse que j’ignorais : le traiteur Gilbert, sur la place Frans Desmidt, et ses délicieux harengs au vin blanc. Il faudra que j’aille tâter de cette préparation !

J’aurais été au bord de l’attaque si le Pimm’s n’était guère évoqué et son historique en est développé avec une louable précision. Généralement, j’en prépare le dimanche et rate ma recette avec une constance rare.

Autre monument à l’heure sacro-sainte de l’apéro : le Put 19, où ne se réunissaient pas que les amateurs de golf. Parfois on peut y dénicher de jolies zwineblomen.

Je bénis l’auteur d’avoir consacré une entrée à un village hollandais où j’ai vécu sporadiquement : Sint-Anna-Ter-Muiden à quelques mètres de Knokke, véritable havre de paix intact depuis des siècles. Il vit passer Guillaume Apollinaire et Alfred Jarry. Ils venaient rendre visite au poète Gustave Kahn. Il avait baptisé sa petite maison La bastide Lulu.

Autre monument zoutois incontournable : Marie Siska à la Zoutelaan, avec son ravissant hôtel, sa vaste plaine de jeux, ses célébrissimes gaufres en forme de cœur, son restaurant à la vaste terrasse fleurie et son solarium sur le toit. Siska est le seul hôtel où l’on sert du champagne au petit déjeuner, comme au Sacher hôtel de Vienne !

L’intense vie nocturne de Knokke est évoquée, mais déplorons une lacune de taille : l’omniprésence du jazz. Sous le Casino, le club New Orlean a accueilli Sidney Bechet, Django Reinhardt, Hot Lips Page et Zutty Singleton. Au Casino étaient programmés tous les grands du jazz, de Duke Ellington à Benny Goodman. Sur la digue, la succursale de la Rose Noire attirait les fans venus de tous les coins de la côte. Un festival de jazz organisé par Jacques Nellens fut un des plus prestigieux que l’Europe ait connu.

On ne peut oublier des événements musicaux de cette qualité !

M. DANVAL

Article mis en ligne en septembre 2022

Chronique littéraire de Marc Danval
Chronique littéraire de Marc Danval

Mercure Rouge
de Valérie Lieko (www.bookelis.com)

Ce livre est le 7e roman de Valérie Lieko. J’insiste sur le fait que si vous voulez vous le procurer, il a été publié sur www.bookelis.com.

Ce livre de près de 640 pages est bien mené. Il est d’autant plus original que l’action a lieu dans un petit village du Condroz. Généralement, ce genre d’action se déroule dans les grandes villes. Les personnages se déplacent beaucoup, ce qui signifie qu’il faut les suivre à la trace attentivement pour ne pas perdre le fil. Je n’ai pas sauté une ligne de ce passionnant roman policier, mais je constate tout de même qu’il est peut-être un peu trop long. Simenon, pour ses «Maigret», n’a jamais dépassé les 250 pages. Il y a aussi, peut-être, trop de personnages anecdotiques dont on pourrait se passer. Ce n’est pas dans ma bouche une critique, mais une constatation de lecteur assidu.

Qui donc est le coupable ? On ne cesse de se le demander, mais la fin est très ingénieuse. Je n’aurai pas l’indélicatesse de la raconter, mais de formuler le souhait que vous serez passionnés par Mercure Rouge de Valérie Lieko.


Chronique littéraire de Marc Danval

Les quatre Barbus ambassadeurs de la chanson française
de Frantz Wouilloz-Boutrois (Editions L’Harmattan - Collection Cabaret)

Décidément, Franz Wouilloz-Boutrois est infatigable. C’est une recrue providentielle pour la collection Cabaret, dirigée par Christian Stalla aux Editions L’Harmattan.

A présent, il fait revivre les Quatre Barbus, ambassadeurs de la chanson française. On se retrouve avec entrain à l’Ecluse, chez Gilles, et bien entendu en Suisse, leur pays de cœur. Puis c’est la rue Mouffetard, légendaire dans le monde de la chanson. Et comme toujours avec cet auteur, l’iconographie est riche et providentielle, avec cependant une erreur invraisemblable. En page 152, on peut lire : Lucienne Vernay, ici en compagnie de Boris Vian, alors qu’il s’agit de son épouse Ursula Kübler.

Les Quatre Barbus, phénomène incroyable, ont obtenu cinq fois le grand prix de l’Académie Charles Cros. Ils ont été les messagers de la chanson française sur les cinq continents et laissent une série d’enregistrements, témoignages d’un travail d’exception. Et puis un beau jour, ils ont décidé de retourner à l’anonymat. En vérité, c’est une histoire étonnante que celle des Quatre Barbus, que nous raconte si bien Franz Wouilloz-Boutrois. Sans oublier que l’un d’eux, Pierre Jamet, fut l’amant de la belle Dina Vierny, inspiratrice des plus belles statues de l’immortel Aristide Maillol.


Chronique littéraire de Marc Danval

Albert comme Baronian
de Xavier Canonne (Editions Ludion)

Un abécédaire vient de paraître. Il va intéresser vivement les amateurs d’art. Il s’intitule Albert comme Baronian, sous la signature de Xavier Canonne, directeur du Musée de la photographie, auteur de livres de poésies, d’essais et de la meilleure étude sur le surréalisme belge, un gigantesque ouvrage de référence Le surréalisme en Belgique.

J’ai une petite thèse bien à moi : je considère Xavier Canonne comme le dernier surréaliste. Quant à Albert Baronian, depuis 50 ans, il est un des directeurs de galerie les plus respectés. Il a découvert beaucoup d’artistes devenus d’une importance capitale, à commencer par Joe Delahaut, ou encore Gilberto Zorio ou Mario Merz.

Baronian et Canonne se sont bien rencontrés, dans la mesure où ce sont deux êtres redoutablement cultivés et amoureux des chats, de musique, de cinéma, de Cuba. N’oublions pas le culte de l’amitié. Une réflexion de Baronian sur le chat de Philippe Geluck : ce n’est pas un vrai chat, il est le reflet de l’homme.

Le critique d’art disparaît. La plupart de ces messieurs recopiaient les communiqués de presse. Albert Baronian a l’intelligence de détester les gens qui n’ont pas d’humour et a en horreur ceux qui se prennent au sérieux.


Chronique littéraire de Marc Danval

Quand les gens dorment
de Ariane Le Fort (Editions Onlit 2022)

Des points forts caractérisent ce roman. Un titre susceptible de faire la une d’un quotidien. Une conception graphique sobre et épurée de la couverture (excusez-moi de ne pas dire cover pour faire moderne!), une conception actuelle du lecteur paresseux d’aujourd’hui. Un récit court, des chapitres brefs. Une écriture nerveuse et belle décelant une personnalité affirmée. Il se devine que l’autrice aime Georges Simenon. Cet extrait en fait foi : La cathédrale baignait dans un jaune doré que la pluie griffait et marquait de gris foncé. Le vent s’était mis à souffler pour accompagner cette pluie qui tombait maintenant en oblique, le trajet à pied n’avait duré que quelques minutes mais ils étaient trempés. On annonçait de la neige pour cette nuit ou ce week-end, c’était difficile à croire, il ne faisait pas si froid.

Ariane Le Fort réussit à nous intéresser à une histoire d’amour banale, mais que l’attitude imprévisible de l’amant rend ardue. Ce dormeur impénitent, plutôt du genre falot, mais d’une évidente virilité, agace par ses caprices de raté.

Elle vit à l’ombre de Sainte Gudule, dans un quartier austère mais proche du Parc de Bruxelles. Janet aime à faire des emplettes au «Roi du cigare» et faire honneur à la sole meunière de «La roue d’or». Elle en raffole. Qu’elle découvre l’estomac ouvert à deux battants, celle – insurpassable – de «La Belle Maraîchère». Femme de goût, elle ondoie le poisson d’un puissant Saint-Véran, un blanc de Bourgogne, apte à réveiller les sens.

Son fils Billy vit à l’étranger avec les espoirs inhérents à la prime jeunesse. Elle déteste – tout comme Juan d’Oultremont (1) – les cerisiers du Japon. Elle ne peut s’empêcher de rejoindre son amant, réfugié face à la Gare de La Hulpe. Elle s’y rend en traversant une route envahie par les rhododendrons des vastes propriétés Solvay. La verdure remplace avantageusement les maisons banales de bord de route. On peut avoir une pensée pour Josette Solvay qui fit merveille au cinéma sous le pseudonyme de Josette Day («Education de Prince» avec Louis Jouvet, «Monsieur Brotonneau» avec Raimu, «Coriolan» avec Jean Marais ou encore «Lucrèce Borgia» avec Edwige Feuillère). Cette très jolie femme fut la compagne de Marcel Pagnol et de Paul Morand.

J’ai l’habitude de m’éloigner du sujet. Je ne suis pas critique littéraire, mais lecteur passionné, aimant à consacrer des chroniques à mes plaisirs d’une folle diversité. J’ai attendu le huitième roman d’Ariane Le Fort (Prix Rossel 2003) pour débusquer ce talent rare. En vérité, j’ignorais son œuvre. Dois-je être fusillé à l’aube pour cette ignorance ? A une époque où l’inculture fait des progrès étonnants, ce serait surprenant.

Ariane Le Fort fait partie intégrante des auteures de prédilection des lecteurs belges, également séduits par les livres de Véronique Bergen, Amélie Nothomb, Lydia Flem, Nadine Monfils, Caroline Lamarche ou Myriam Leroy. De quoi faire pâlir les Parisiennes.

(1) Judas côté jardin (Onlit 2020)

Marc DANVAL

Article mis en ligne en juin 2022

Réédition d'œuvres de Henri Vernes

Le 25 juillet 2021, Henri Vernes – le plus célèbre des écrivains belges avec Georges Simenon – décédait à l'âge de 102 ans. De son vrai nom Charles Dewisme, il était l'auteur de plus de 230 romans d'aventure et de science-fiction signés sous divers pseudonymes. Pour de nombreux lecteurs, Henri Vernes c’était avant tout Bob Morane, héros créé en 1953 à la demande des Editions Marabout. Une grande partie des œuvres de Henri Vernes étant aujourd'hui introuvable ou disparue, les Editions du Tiroir, défenseurs du patrimoine belge, ont acquis les droits de l’ensemble de son oeuvre, à l’exception de Bob Morane. Et ce, avec l'ambition de rééditer dans une collection de romans illustrés une belle partie des ouvrages oubliés. Les trois premiers titres de ces romans graphiques viennent de paraître. Il s'agit de Don – Palomita Paloma, illustré par André Taymans. Un thriller qui met en scène Don, petit fils du chef de la mafia, qui, pour échapper à ses tueurs, affronte les situations les plus critiques, dans une atmosphère d'action, de violence et d'érotisme. Ensuite vient Luc Dassaut – Les rescapés de l'Eldorado, illustré par Vincent Grimm. Un roman d'aventure dont le héros est Luc Dassaut, un journaliste de «Paris – Journal». Quatre ans après la création de Bob Morane, Henri Vernes lançait ce nouveau héros, qui ne vivra que deux aventures : L'Eldorado et Base clandestine. Et le troisième livre paru est Singleton – Rendez-vous au Pélican vert, illustré par Michel Di Nunzio. Un roman d'espionnage dont l'action se déroule à New York en 1942. Robert Barney Singleton, agent secret britannique, Hart Fleming et Levison du F.B.I. sont aux prises avec des espions nazis dirigés par le redoutable von Low, l’homme aux yeux morts. Une lutte sans merci s’engagera.

Réédition d'œuvres de Henri Vernes Réédition d'œuvres de Henri Vernes Réédition d'œuvres de Henri Vernes

C.F.

Article mis en ligne en juin 2022

Mythologie d'hier à aujourd'hui
Mythologie d'hier à aujourd'hui

Coup de projecteur sur toute l'histoire de la Grèce antique et ses légendes, qui ont traversé les siècles jusqu'à nos jours, dans le livre de Jean-Paul Dubois-Lebrun, journaliste à la RTBF : «Mythologie d'hier à aujourd'hui», paru aux Editions Larousse.

L'auteur y présente la façon dont des personnages de la mythologie tels qu'Athéna, Pandore, les Danaïdes, Morphée ou Damoclès se manifestent toujours de différentes façons dans la période contemporaine et ont des résonances toujours d'actualité dans notre quotidien, que ce soit à travers des expressions, des mots, des histoires ou même des marques de produits. Quelques exemples : «Heureux qui comme Ulysse», «Le talon d'Achille», ou un survol des constellations du zodiaque en dévoile bien d'autres.

La lecture de cet ouvrage est une invitation à un voyage mythologique qui fait découvrir que les dieux, mythes et légendes de l'Antiquité sont loin d'avoir disparus et nous accompagnent, aujourd'hui encore, dans notre quotidien même si bien souvent nous avons oublié le dieu ou la déesse qui se tapit derrière. Pourquoi ne pas s'amuser à les débusquer sur base de mots de tous les jours comme «panique», «sosie», «mercredi»; à traquer les déesses cachées dans des expressions usuelles telles «pomme de discorde», «corne d'abondance»; ou à repérer les héros et les muses en filigrane des marques connues comme, par exemple, Aquarius, Clio et Ajax?

La mythologie appartient tant au présent qu'au passé, c'est ce que l'auteur démontre clairement dans ce livre.

C.F.

Article mis en ligne en mai 2022

Apprivoiser son stress par la naturopathie
Apprivoiser son stress par la naturopathie

Vécu de façon positive, le stress est le signe que notre corps est capable de répondre à diverses stimulations. Loin d’être un frein, il est le moteur de nos projets et favorise notre créativité. Par contre, sous sa forme négative, le stress (le mauvais stress) bloque et inhibe nos capacités de réalisation. Il peut être facteur de nombreux maux comme la dépression, voire même dans certains cas diminuer nos défenses immunitaires. Et si le stress était un ami plutôt qu'un ennemi?

Dans son livre «Apprivoiser son stress par la naturopathie», publié aux Editions Eyrolles, Christian Brun expose outre les principaux mécanismes du stress, les meilleures stratégies naturopathiques à adopter pour ne pas se laisser «déborder» et pour améliorer son équilibre physique et mental.

D'abord assistant de Pierre-Valentin Marchesseau (1911-1994), considéré comme le père de la naturopathie française, Christian Brun a complété sa formation en psychothérapie, aromathérapie et réflexologie. Dans son ouvrage «Apprivoiser son stress par la naturopathie», il livre des clés pour trouver naturellement un meilleur équilibre et précise, entre autres, que «la sophrologie mérite une attention particulière en tant que technique efficace pour lutter contre les effets du stress»... «les buts de la sophrologie sont l’épanouissement de l’être et une transformation positive de son existence».

Trois parties composent ce livre : apprivoiser le stress, les techniques pour mieux vivre avec le stress au quotidien, et traiter le stress en profondeur grâce à la naturopathie. La première détaille la notion de stress, détaille les effets du stress et ce qu'il faut éviter pour mieux vivre son stress. La seconde aborde les techniques de gestion du stress et comment mieux vivre le stress grâce à une l'alimentation adéquate. Dans la dernière partie, sont repris l'hydrologie, la réflexologie ainsi que les compléments alimentaires.

L.B.

Article mis en ligne en avril 2022

Jean et le lampiste
Jean et le lampiste

A l’occasion du Festival Europalia consacré, cette année, aux «Trains & Tracks», du 175e anniversaire de la liaison ferroviaire entre Bruxelles et Paris – reliant pour la première fois deux capitales européennes –, des 40 ans du TGV et des 25 ans du Thalys, Train World (le musée de la SNCB à Bruxelles) a sorti le livre «Jean et le lampiste». Il s'agit d'une co-création de Train World et des Editions Renaissance du Livre qui invite les enfants, à partir de 5 ans, à découvrir d’une jolie manière le monde du chemin de fer, ses trains et ses métiers.

Cet album raconte l’aventure, pleine de magie et de douceur, du jeune écolier Jean, fils de cheminot et qui, après sa rencontre avec le lampiste Alphonse, va se passionner pour les trains. Autour d'un feu, Alphonse, le vieil homme, raconte à l’enfant son métier et l’univers enchanté des trains d’hier et d’aujourd’hui. Jean est-il en train de rêver ? Une chose est sûre, cette rencontre changera son regard sur sa famille, ses amis et le monde qui l’entoure.

Pour en apprendre davantage, quelques dates importantes de l’histoire du chemin de fer belge ainsi qu’un lexique attendent le lecteur en fin du livre.

Cet ouvrage, écrit et illustré par Alain van den Abeele et Olivier Auquier, est édité en 4 langues (français, néerlandais, allemand et anglais) et vient compléter la collection jeunesse d’albums illustrés de la maison d’édition Renaissance du Livre, spécialisée dans les publications mettant en avant le patrimoine belge. S’adressant aux enfants de 5 à 12 ans, cette collection d’ouvrages assure une découverte ludique de l’histoire et du folklore de la Belgique.

L.B.

Article mis en ligne en avril 2022

Le Grand Livre de l'Alimentation
Le Grand Livre de l'Alimentation

Manger sain, varié et équilibré devrait être simple et spontané pour tout un chacun. Toutefois, de nombreuses personnes luttant contre le surpoids, des carences, ou un excès de mauvais cholestérol ont de sérieuses difficultés. Soumises à des informations contradictoires, elles ne savent parfois plus quoi manger.

Comment faire rimer plaisir de manger avec désir de santé?

Dans son ouvrage pratique et exhaustif « Le Grand Livre de l'Alimentation », deuxième édition parue aux Editions Eyrolles, le Dr Laurence Plumey – médecin nutritionniste exerçant en milieu hospitalier dans le domaine de la lutte contre le surpoids et l’obésité – répond aux questions essentielles que l'on se pose. Quel est l’intérêt nutritionnel de chaque famille d'aliments ? Doit-on en bannir certains de notre alimentation ? Comment distinguer le vrai du faux parmi la masse d'informations disponibles ? Comment bien se nourrir en fonction de son âge ? Quelle alimentation privilégier en cas de problèmes de santé ?

Ce livre est construit sur trois chapitres : les familles d'aliments, l'alimentation à tous les âges de la vie, et les pathologies. Le Dr Plumey y explique comment préserver son capital santé et retrouver le plaisir de manger sain, au travers de rubriques «vrai/faux», de fiches d'information et d'une boîte à outils riche en conseils nutritionnels, sans oublier, en fin d'ouvrage, un glossaire expliquant quelques termes médicaux.

L.B.

Article mis en ligne en avril 2022

Je suis un chercheur d'or
Les mécanismes de la communication et des relations humaines
Je suis un chercheur d'or<br/>Les mécanismes de la communication et des relations humaines

Dans son livre «Je suis un chercheur d'or - Les mécanismes de la communication et des relations humaines», paru aux Editions de l'Homme, Guillaume Dulude décode le langage verbal et jette les bases de la «conscience dynamique», une théorie qui définit les outils dont chacun dispose pour interagir de la manière la plus constructive possible, et pour accéder au plein potentiel de ses projets et de ses rêves.

Docteur en neuro-psychologie et en psychologie clinique, voyageur parti à la rencontre de tribus vivant de manière traditionnelle depuis des millénaires, et aussi ex-animateur de l'émission documentaire «Tribal» diffusée sur TV5, Guillaume Dulude est un aventurier au profil scientifique ayant tiré de ses observations une conclusion étonnante : des lois et des mécanismes régissant le fonctionnement du cerveau et, par extension, de la communication humaine sont similaires à celles structurant l'Univers. Ce livre traite non seulement des processus fondamentaux présents lors de toute interaction humaine, mais il décrit aussi comment la conscience de ceux-ci, combinés aux bons comportements et engagés au bon moment, a le pouvoir de changer les conversations, les relations et les enjeux qui unissent les humains. Ecouter, établir des relations fortes et positives, utiliser ses émotions, créer du sens, accéder à l'énergie humaine: la conscience dynamique exige l'implication totale de l'individu. L'auteur tisse des liens entre les règles qui la définissent et ses propres expériences de professionnel, de sportif et de voyageur. L'objectif est que le lecteur puisse amorcer concrètement sa transformation dans sa manière de communiquer dans son quotidien, tant dans sa vie privée que professionnelle.

M.VD.

Article mis en ligne en mars 2022

La chronique littéraire de Marc Danval
La chronique littéraire de Marc Danval

La nostalgie de l’aile

de Pascal Goffaux (Editions Esperluète, 2021)

Cette confession d’un confrère particulièrement cultivé et talentueux m’a plongé dans un trouble profond.

Cet homme chaleureux et souriant cachait un secret issu de la mort d’un frère. Il a ressenti au plus profond de lui la sensation de ne pas exister. Son double l’observait en permanence. De cette ambiguïté naît le mal-être de se trouver en-dehors de lui : désagrément d’être né… le désir de n’être pas tout simplement. L’intense émotion au moment de l’écriture se perçoit, de même qu’une sincérité absolue d’écriture en utilisant le mot juste. Celui qui atteint le lecteur et le bouleverse. Le «Je» s’affirme dès le début du récit et fait penser au « Je est un autre » de Rimbaud.

Cet homme en-dehors de lui a une manière bien à lui d’être en vie. Une phrase de sa mère a pu déclencher un mécanisme : Ton frère était désiré, toi tu es un accident. De là, sans doute, son désagrément d’être né et le désir de n’être pas. L’ange Uriel, auquel il semble croire, est son ange gardien dans la mesure où, selon la Bible, il apporte la lumière et peut provoquer certains phénomènes atmosphériques. Goffaux est fasciné par la possibilité de cette présence autant que par des réminiscences de Chateaubriand dont il se sent proche, quand l’auteur des « Mémoires d’Outre-Tombe » écrit : ma mère m’infligea la vie.

Je partage avec l’auteur une passion irréfragable pour la radio. Son travail à MUSIQUE 3 lui a valu d’être nommé professeur à l’IHECS. La justesse de ses vues l’amène à définir que la voix s’adresse à un auditeur invisible. L’absence fonde la communication à la radio ou encore l’auditeur a un avantage sur le téléspectateur. Il reste libre de ses visites. Pascal Goffaux voulait à tout prix parler à quelqu’un qui n’était pas là. Nous y voyons une bonne définition de la poésie.


La chronique littéraire de Marc Danval

A la recherche d’Alfred Hayes

de Daphné Tamage (Editions Maurice Nadeau, 2021)

La Belgique, terre d’écrivaines inspirées, s’enrichit d’un talent nouveau avec Daphné Tamage, jolie femme d’une trentaine d’années.

Dès son adolescence, elle fait preuve d’une curiosité littéraire hors du commun. Elle dépeint fort bien cette avidité : «Les auteurs au rebut, les difficiles, les morts sans mémoires, ceux qu’on n’offre pas, qu’on ne partage pas, ceux dont on se fout, ceux de la pile à-remettre-en-rayon».

Dès lors, un style personnel s’affirme. Un maître s’impose : Henry Miller. Aux Etats-Unis, elle a vécu un moment dans son univers et respiré ses traces.

L’édition de ce texte étincelant paraît aux éditions Maurice Nadeau, ami proche de Miller. L’écrivain américain résida à Woluwe-Saint-Lambert. Il y écrivait à Nadeau : «A Bruxelles, je trouve des morceaux de Brooklyn, la banlieue, le vieux New-York de 1900».

En citant ces lignes, on se demande pour quelles raisons Daphné vomit cette ville. Bruxelles est unique, insolite et belle.

Daphné utilise le mot juste, même s’il peut choquer. En cette époque de pruderie généralisée, le rapport au sexe est recouvert d’un sacro-saint voile pudique. L’autrice se moque de l’hypocrisie. La vérité c’est la vie. Je trempe ma plume dans la vie, disait Cendrars. Elle refuse le règne de l’habitude. Penser à l’immortalité pour un écrivain est un leurre. Rimbaud, Proust ou Céline s’en foutaient éperdument. Elle est fascinée par le refus de la postérité d’Alfred Hayes. Elle ne raconte pas la vie de l’écrivain. Au départ du récit, on pourrait croire à une biographie de ce scénariste hollywoodien. Non, ce n’est pas ça. Elle nous raconte le travail accompli pour y parvenir. Son extrême sensibilité lui interdit d’oublier des stars de jadis que le public, ingrat de nature, s’est empressé d’oublier. Les faire revivre n’a rien d’impossible.

Alfred Hayes a existé. Sa manière de rendre son livre captivant consiste à laisser planer le doute quant à sa réalité.

Déjà, on s’impatiente de dévorer le prochain Tamage. Son style pourrait devenir déterminant.


La chronique littéraire de Marc Danval

Tout autour de nous - Hymne aux sports et aux valeurs humaines

de Jacques Ickx (Editions Mols, 2021)

Les lecteurs d’une certaine génération se souviennent du journal «Les sports» et des chroniques de Jacky Ickx. Jacques était également premier champion de Belgique de moto cross, pilote aviateur et chroniqueur automobile avec Johnny Claes (1916-1956), excellent trompettiste de jazz. Johnny nous laisse une soixantaine de faces enregistrées, très recherchées par les collectionneurs, entre 1935 et 1945, la plupart à Londres. Je me souviens, après la Libération, de mon enthousiasme en lisant « Le grand cirque » de l’aviateur Pierre Clostermann. Jacques Ickx écrit : Le miracle de Pierre Clostermann, c’est qu’il soit sorti contre toute logique humaine de vingt condamnations à mort prononcées contre lui par le dieu de la guerre.

A la même époque, les souvenirs d’un même aviateur, René Mouchotte, avaient tout autant de succès.

Marcel Cerdan était un Dieu de la boxe. Il fut battu par le belge Cyril Delannoit. Durant mon service militaire (1958), Cyril, devenu volontaire de carrière, me servait le petit-déjeuner à la caserne Rollin.

Si les Américains fêtent encore Georges Carpentier vingt-sept ans après son match contre Jack Demsey, c’est à cause du long sourire qu’il adresse à ses vainqueurs en reprenant connaissance, note Jacques Ickx.

A partir d’ici, tous les textes cités sont signés Jacques Ickx avec ces mots prémonitoires sur les piétons : Certes, il y a des chauffards, mais les pouvoirs publics ne tardent pas à sévir contre eux. Quand donc séviront-ils à bon escient contre le piéton, dangereux lui aussi ?

Gaston Reiff, coureur légendaire, n’est guère oublié : L’homme de la rue ne s’y trompe pas. Pour avoir fêté le Belge Reiff, champion d’Amérique, ce sont tous les Belges qui auront une part dans la considération du simple citoyen américain.

Notre très cher Luc Varenne est à l’honneur : Quand Luc Varenne leur parle, ils comprennent ce qu’ils n’avaient pas compris autrement, ils vivent plus intensément, ils se sentent différents. Pour un peu, ils se croiraient eux-mêmes dans la lutte. Faut-il s’étonner qu’ils en aient fait un homme célèbre.

De telles phrases font de cet album bien illustré un bouquin épatant.


La chronique littéraire de Marc Danval

Le roi qui voulait voir la mer

de Gérard de Cortanze (Editions Albin Michel, 2021)

Sans le côté pompeux des « Travailleurs de la mer » de Victor Hugo, ce récit est à la fois simple, direct et néanmoins chatoyant. Au fil d’une œuvre abondante, Gérard de Cortanze a engendré un style brillant, tempéré par l’intelligence secrète de la pudeur.

L’ouvrage s’avère d’une importance capitale dans la mesure où il représente une réhabilitation précise, historique et d’une extrême justesse de la véritable personnalité d’un des plus grands rois que la France ait connue. La légende d’un homme peu enclin à la culture, superficiel, indécis, obsédé par l’horlogerie et les repas pantagruéliques, s’écroule de par un véritable scanner d’un personnage qui ne pensait qu’au bonheur de son peuple.

Plus près du peuple que ses prédécesseurs, il fut victime de quelques barbares avinés.

D'après des juges de Louis XVI, il n’y avait ni sens de la politique, ni justice. La violence brutale faisait office de loi. Durant les journées de septembre, les règlements de compte, les vengeances furent activées par un étrange goût de sang. Robespierre, guillotiné comme les autres, tenta de justifier les illégalités commises.

Le Roi fut qualifié de tyran, de tigre, d’anthropophage, de monstre qui flétrit l’humanité. Tout ce qui est exagéré est idiot, disait Sacha Guitry. Saint-Just, comble de l’irréflexion, estimait que Louis XVI méritait la mort pour le seul crime d’être roi.

Fait ahurissant : l’appétit de Louis XVI durant son martyr. En entrant en prison, il avala six côtelettes, un gros morceau de volaille, des œufs et but un verre de vin d’Alicante, avant de se coucher. Dans son testament, Louis XVI pardonne à ses juges. Ultime grandeur ! Manifestement, Gérard de Cortanze s’est senti humainement proche de cet homme d’honneur. En grand romancier, de Cortanze s’avère également être historien.

Son talent est royal.


Marc DANVAL

Article mis en ligne en février 2022

Balades Vin en Wallonie
Balades Vin en Wallonie

Dans le monde vinicole, la Wallonie s’est forgé une belle réputation auprès de grandes tables et de grands noms de la gastronomie. Ceci grâce à des agriculteurs, des passionnés de la région wallonne et de vins, des vignerons venus d’ailleurs, des néophytes et des amoureux du terroir qui se sont lancés, depuis quelques décennies déjà, dans l’aventure de la viticulture en Belgique.

Jean-Marc Quinet et Anne Marmasse sont les auteurs du guide «Balades Vin en Wallonie» – paru chez 180° Editions –, dans lequel ils proposent la découverte de 33 vignobles wallons. Du Hainaut aux confins de la province de Liège, ce guide emmène le lecteur à la rencontre de ces vignerons pour lui faire partager leurs joies et leurs expériences. Chacun des 33 vignobles est accompagné d’une sélection de promenades (pédestres ou cyclistes) qui sont accessibles aux alentours des vignobles décrits... Une autre façon de (re)découvrir les beautés de la Wallonie !

Comme le précise Baudouin Havaux (Vinopres), dans la préface de l'ouvrage : Si l’histoire moderne de la viticulture wallonne ne remonte pas à plus de deux décennies, sa progression qualitative est fulgurante. Dire que les vignerons wallons font partie du peloton de tête des producteurs européens, particulièrement pour l’élaboration des mousseux, n’est pas du chauvinisme mais du réalisme.

«Balades Vin en Wallonie» reprend la description de vignobles en pleine santé et propose des rencontres touchantes, des dégustations, des balades à portée de tous. Pour la découverte de ces 33 lieux vinicoles, il faut compter une journée d'excursion pour chacun. Cela inclut la route, la visite, la dégustation et la découverte touristique des environs.

C.F.

Article mis en ligne en août 2021

Les Clefs du Passé
Les Clefs du Passé

Chacun d’entre nous subit l’influence de son passé et est conditionné par sa perception du monde, son rapport à l’argent, ses émotions, sa santé… Ces conditionnements sont souvent douloureux et privent l'individu de la liberté d’être lui-même. Dans son livre «Les Clefs du Passé», paru aux Editions Eyrolles, Noémie de Saint-Sernin explique pourquoi et comment se libérer du passé et des souffrances répétitives. Bref, se libérer pour changer de vie!

L'auteure de ce livre est coach certifiée, conférencière et formatrice en développement personnel. Elle s’appuie, dans cet ouvrage, sur sa propre expérience de vie qui l’a conduite de l’ombre à la lumière. Elle isole quatre leviers fondamentaux qui lui ont permis de changer radicalement sa vie et qui peuvent aider ceux/celles qui en ont besoin. A savoir : prendre sa vie en main, oser le bonheur, pardonner pour se libérer, apprendre à s’aimer. Appliquer ces principes permet de libérer l'énergie indispensable pour se réaliser.

Comme le précise Noémie de Saint-Sernin «La vie ne vous donnera que ce à quoi vous vous attendez. Nous espérons le meilleur mais nous nous attendons au pire. Or nous obtenons toujours ce que nous redoutons inconsciemment et pas ce que nous convoitons consciemment».

Il faut cesser de se raconter des histoires, arrêter d'être une victime, écouter son coeur, positiver avec gratitude, vivre l'instant présent, pardonner pour se libérer, construire une bonne estime de soi, ... dire «oui» à la vie.

L.B.

Article mis en ligne en juillet 2021

Devenez l'acteur de votre mémoire
Devenez l'acteur de votre mémoire

Nous nous souvenons du sens des mots, de la manière dont on roule à vélo, du chemin à emprunter pour arriver à un endroit précis, du prénom de nos enfants, du titre d’un livre ou d’une liste de courses à faire... Sollicitée à tout moment, notre mémoire ne fonctionne pourtant pas toujours comme on le voudrait et l’oubli nous guette parfois. Le livre «Devenez l'acteur de votre mémoire», paru chez Genèse Edition, est un ouvrage, résolument pratique, écrit par un éminent neuropsychologue Xavier Seron en collaboration avec Julie Nootens et Eléonore Seron.

Xavier Seron est docteur en psychologie et professeur émérite à l’Université Catholique de Louvain. Il y a dirigé une équipe de recherche en neuropsychologie cognitive et a codirigé le Centre de Revalidation des Cliniques Universitaires Saint-Luc à Bruxelles. Julie Nootens et Eléonore Seron sont neuropsychologues cliniciennes. Elles évaluent dans leur pratique clinique quotidienne la mémoire et l’ensemble du fonctionnement cognitif de leurs patients. Elles rééduquent la mémoire de ceux qui ont été victimes de lésions cérébrales et proposent des séances de coaching aux personnes qui ressentent un affaiblissement de leur fonctionnement mnésique.

A partir de nombreux exemples et de cas concrets, les auteurs montrent, dans le livre «Devenez l'acteur de votre mémoire», qu'il n'existe pas une seule mémoire, mais des mémoires : celle dite de travail ou à court terme, celle épisodique à long terme avec ses composantes autobiographique et prospective, ainsi que la mémoire sémantique et la mémoire procédurale. On découvre dans cet ouvrage aussi les différentes étapes de la mémorisation (encodage, conservation, restitution) avec, à chaque étape, ses problèmes et ses solutions; les techniques les plus efficaces pour apprendre et se souvenir (l’apprentissage distribué, le rappel espacé, l’association nom-visage, la méthode des lieux, la table de rappel, le mind-mapping); le rôle du sommeil, de l’alimentation et de l’hygiène de vie dans la bonne marche de nos mémoires; et enfin, l’indispensable vertu de l’oubli. Au terme de ce parcours, le lecteur dispose d'une véritable boîte à outils pour un usage plus efficace de ses mémoires au quotidien.

M.VD.

Article mis en ligne en mai 2021

Notre-Dame de Paris, l'éternelle
Notre-Dame de Paris, l'éternelle

Pourquoi un nouveau livre sur la Cathédrale Notre-Dame de Paris après les multiples textes écrits dans l'émotion et l'urgence, lors de l'incendie de l'édifice en avril 2019 ?

Ecrivain et membre de l'Académie catholique de France (section Arts et Lettres), Alain Vircondelet commente dans cet ouvrage les photographies inédites de Frantisek Zvardon, un des plus grands photographes tchèques, prises peu de temps avant le désastre d'avril de l'an dernier. La force de ces photographies l'a aidé à porter un texte dont la visée spirituelle rend à la cathédrale – souvent visitée dans un cadre touristique – sa vraie fonction : celle d'être un lieu de culte, conçu dans la ferveur et la piété populaire pour prier.

A l’heure où la France s’interroge encore sur sa résurrection, face à l’ampleur des travaux et aux investissements à y consacrer, cet ouvrage rappelle de quoi est porteuse la Cathédrale Notre-Dame de Paris et pourquoi elle a été édifiée. Un texte-découverte pour les visiteurs du monde entier, mais aussi un texte à méditer !

S.D.

Notre-Dame de Paris, l'éternelle – Alain Vircondelet et Frantisek Zvardon – Editions Du Signe.

Article mis en ligne en mars 2020

Relève-toi et danse
Relève-toi et danse

Rescapée du génocide de 1994, Chantal-Iris Mukeshimana est accueillie en Belgique. Elle a onze ans quand elle est transférée vers la Belgique par les Casques Bleus, au départ d’un hôpital rwandais.

Coupée de ses racines et de sa famille, elle parvient à surmonter son handicap physique et engage un parcours d’intégration progressive sur les plans scolaire, professionnel et social.

En marge du quotidien, elle cherche à savoir ce que sont devenus sa famille et ses proches restés au Rwanda. Sont-ils toujours vivants ? Savent-ils qu’elle se trouve en Belgique ? Cette quête déroule le fil rouge du récit.

L’optimisme et la force de caractère de Chantal-Iris lui permettent de retrouver le goût de vivre. Cette jeune femme solaire devient professeur de danse en chaise roulante à Louvain-la-Neuve où, en 2017, elle crée sa propre école de cyclodanse.

Présenté à la Foire du Livre de Bruxelles 2020, ce récit biographique de Chantal-Iris Mukeshimana, préfacé par la journaliste Colette Braeckman – chargée de l’actualité africaine au journal Le Soir – est écrit par Louisa de Groot, auteur du recueil de poésie Le Parloir (Traces de vie), Prix de poésie de l’Areaw, et animatrice d’ateliers d’écriture créative et poétique. Un témoignage d'où se dégagent force, émotion et optimisme, et offrant un grand plaisir de lecture.

L.B.

Relève-toi et danse – Louisa de Groot – Editions Memory.

Article mis en ligne en mars 2020

Plus de 100.000 livres en ligne
Plus de 100.000 livres en ligne

La ville d'Anvers et Google ont signé un accord pour numériser une grande partie des collections de la Bibliothèque patrimoniale Hendrik Conscience et du Musée Plantin-Moretus. Pour rappel, ce dernier est inscrit sur la liste des sites du patrimoine mondial de l'Unesco.

Il s'agit de plus de 100.000 ouvrages du 16e au 19e siècle – 85.000 livres sélectionnés dans la Bibliothèque patrimoniale et environ 22.500 issus de la collection du Musée Plantin-Moretus – qui seront numérisés et rendus librement accessibles, dans les années à venir, via Google Books et les catalogues des bibliothèques des deux institutions. Google ne numérisera que les publications qui ne sont plus soumises au droit d'auteur, à l'exception de tout ce qui a déjà été numérisé dans d'autres bibliothèques.

En septembre 2020, les 5.000 premiers livres sélectionnés seront transportés d'Anvers au centre européen de numérisation de Google, par lots et à intervalles réguliers, par transport sécurisé. Une fois le travail de numérisation terminé, Google mettra immédiatement les copies numériques en ligne. La Bibliothèque Hendrik Conscience et le Musée Plantin-Moretus recevront également une copie numérique, qui sera intégrée à leur propre catalogue. Avec les milliers de livres qui devront être traités, on s'attend à ce que le dernier ouvrage sera scanné dans trois ans.

M.VD.

www.consciencebibliotheek.be

Photo : Collection de livres, dans l'ancien entrepôt, de la Bibliothèque patrimoniale Hendrik Conscience, à Anvers

Article mis en ligne en mars 2020

Apophis, au clair de lune
Apophis, au clair de lune

Septième livre de Daniel Gaye, ce roman à suspense évoque la venue d’un astéroïde dont le monde va beaucoup parler dans les années à avenir...

L’astéroïde Apophis va frôler la Terre le vendredi 13 avril 2029, à une distance de quelque 30.000 km soit à 1/10 de ce qui nous sépare de la lune. Cet événement braque les projecteurs de l’actualité sur un univers oublié, celui de notre univers. Les Celtes, déjà, n’avaient qu’une crainte, celle que le ciel ne leur tombe sur la tête. En sera-t-il de même demain ? Le sujet préoccupe les jeunes générations inquiètes quant à leur devenir. Pour Roland et Maryse, respectivement astrophysicien et historienne, les événements meurtriers ne leur tombent pas dessus par hasard. Des faits analogues se sont déjà produits dans le passé. Ils cherchent une relation de cause à effet afin de comprendre et d'arriver à définir un profil des criminels. Mais rien n’est simple ni évident dans cet univers impitoyable. Réfugiés dans un ancien béguinage, ils vont déchanter au fil des tourments. Et c'est la descente aux enfers.

«Apophis, au clair de lune» est un polar atypique en ce sens que des scientifiques vont s’improviser inspecteurs de police à la suite d’incidents majeurs. Une situation qui se dégrade vite, la Terre est menacée par des tueurs sortis de nulle part. Les gens sont confinés chez eux totalement désarmés devant cette puissance phénoménale. Un ouvrage offrant d'intenses moments de lecture, à découvrir absolument.

S.B.

Apophis, au clair de lune – Daniel Gaye – Editions Le Lys Bleu.

Article mis en ligne en mars 2020

Au pied du mur
Au pied du mur

La question de la périphérie urbaine est aujourd’hui omniprésente dans les débats sur la ville et le territoire, mais son histoire et son développement restent peu connus. Le livre d'Emilie d'Orgeix « Au pied du mur - Bâtir le vide autour des villes (XVIe-XVIIIe siècle)» – paru aux éditions Mardaga – explore, pas à pas, le rôle clé qu’a tenu la périphérie dans la structuration et l’économie urbaine du XVIe siècle au XVIIIe siècle.

Se fondant sur un corpus de sources manuscrites et iconographiques inédits, cet ouvrage illustre combien, au-delà des remparts, agents du roi, administrateurs municipaux, gestionnaires militaires et habitants se livrent une guerre sans merci pour s’approprier des espaces que tous considèrent comme légitimes. Si le « tour de ville » est avant tout un terrain stratégique pour les ingénieurs, c’est aussi un lieu revendiqué par la population, qui bruisse d’infractions et de « petits arrangements » entre voisins de tout rang et de tout bord.

Destiné aux architectes, historiens et urbanistes, ce livre traite ainsi de la construction des marges de la ville, de la Renaissance à la Révolution, tout en allant bien au-delà. Il illustre combien la périphérie urbaine a constitué l’un des principaux laboratoires de la fabrique urbaine d'Ancien Régime, reconstruisant par là même la généalogie brisée entre villes modernes et contemporaines.

C. de V.

Au pied du mur – Emilie d'Orgeix – Editions Mardaga

Pourquoi boit-on du vin ?
Pourquoi boit-on du vin ?

Physicien, Docteur en sciences, Fabrizio Bucella est professeur à l’Université Libre de Bruxelles où il enseigne les mathématiques et la physique depuis plus de dix ans. Egalement sommelier de l’Associazione Italiana Sommelier (AIS), il est directeur de l’école d’œnologie Inter Wine & Dine (IWD). Son premier livre consacré au vin et intitulé «L’anti-guide du vin, ce que les autres livres ne vous disent pas» a été publié aux éditions Dunod et rassemble une septantaine de questions que la plupart des gens se posent mais n’osent pas formuler. L’auteur y répond de manière ludique et avec humour tout en mettant fin à certaines idées reçues, en apportant des réponses scientifiques, historiques et anecdotiques pour faire découvrir le vin d’une façon nouvelle. Fabrizio Bucella vient de faire paraître, toujours aux éditions Dunod, un second ouvrage : «Pourquoi boit-on du vin ? ». Qualifié « d’enquête insolite et palpitante » par son auteur, ce livre est le fruit d’une dizaine d’années de recherches, de conférences et d’activités d’enseignant. Ses dix chapitres sont liés à autant de disciplines scientifiques (santé, chimie, biologie, physique, etc…) pour tenter de répondre à la question, au-delà de la simple constatation, que le vin (et autres boissons fermentées) « c’est bon». Cet ouvrage n’est pas destiné à trouver des réponses pour décrire ou déguster le vin, mais bien pour comprendre comment le vin a acquis la place de « mère » de toutes les boissons. Comment a-t-il traversé l’histoire ? Et quel futur se prépare pour ce breuvage dont le mystère affole les œnologues ? Pourquoi boit-on du vin ? Existe-t-il une explication plus fondamentale ou rationnelle à notre attirance vers cette boisson fermentée que de dire c’est bon ? Le professeur Fabrizio Bucella mène l’enquête et tel un inspecteur minutieux, il est parti à la recherche d’indices sur d’anciens sites archéologiques, dans les paroles des célèbres philosophes et jusque dans les comptes rendus des concours de dégustation de l’époque actuelle. A travers l’histoire et la science, il élucide le mystère des liens profonds entre l’homme et le vin. D’où vient notre attrait pour ce breuvage? L’auteur relève notamment la présence, chez l’homme d’un gène permettant le contact avec les molécules d’éthanol produites par la fermentation. Rencontrant dans la nature des aliments comme des fruits trop mûrs en fermentation, ils en deviennent friands et peuvent régulièrement être ivres, sans en être gravement incommodés. Des raisons médicales peuvent également être évoquées pour expliquer l’attrait de l’homme pour le vin. Ainsi dans le passé, et notamment au 17e siècle, le vin a fait partie de la pharmacopée. Aujourd’hui encore, des vertus thérapeutiques sont prêtées à ce breuvage s’il est bu en quantité modérée. La présence de glutamates dans les boissons fermentées peut aussi contribuer à expliquer l’attrait de l’homme pour le produit de la vigne. Le livre «Pourquoi boit-on du vin ?» est agrémenté d’une série de «contre-enquêtes» anecdotiques et au bout du compte, force est de constater que les explications sont aussi nombreuses qu’il y a d’individus et d’époques, les liens sont profonds entre l’homme et le vin et il faut avouer que l’on ne sait pas vraiment pourquoi. Un livre à consommer sans modération !

C.F.

Pourquoi boit-on du vin ? – Fabrizio Bucella – Editions Dunod